L'actualité de la crise : COMPARAISON DONNE PARFOIS RAISON, par François Leclerc

Billet invité

Se poursuivant tous les deux vers des issues incertaines, la crise financière et l’accident nucléaire de Fukushima auraient-ils des points communs ? Paul Jorion a déjà évoqué la similitude des faux remèdes qui y sont dans les deux cas apportés : l’inondation des banques par des liquidités et celle des réacteurs par de l’eau. Permettant seulement de gagner du temps, mais pas davantage.

Un autre rapprochement est éclairant : celui de l’interpénétration étroite de l’État par l’industrie nucléaire, de même nature et selon la même méthode que celle que l’on constate dans le cas de l’industrie financière. Contribuant dans les deux cas à la formation d’un système oligarchique opaque et centralisé.

Dans le domaine financier, le cas américain est particulièrement flagrant, mis à jour avec force détails par Simon Johnson, dans un article publié par The Atlantic Review, qui fait désormais date.

Dans celui du nucléaire, l’exemple japonais est très éclairant. D’étroites relations se traduisent notamment par des allers-retours des hauts cadres entre les compagnies d’électricité, regroupées au sein de la Fédération japonaise des compagnies d’électricité (FEPC), et le tout puissant Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI). Un même phénomène est constaté.

Sous un troisième angle, et non des moindres, le parallèle peut être poursuivi. Dans les deux cas, nous avons en effet affaire à une activité marquée par une forte opacité, qui se manifeste de multiples façons.

L’expression d’origine américaine shadow banking symbolise l’absence de transparence pour l’activité financière. Les situations de crise fournissent de nombreux exemples de rétention d’informations dans l’industrie nucléaire. De manière similaire, les principaux responsables déploient un discours omniprésent et auto-justificatif destiné à marginaliser toute interrogation et mise en cause. A la noyer, pourrait-on même dire. A escamoter l’information, dont la circulation est à la source de tout exercice démocratique, mais également à la pervertir en utilisant les médias rabaissés au rang de haut-parleurs.

Souvent exercice formel, cette même démocratie est proscrite dans ces nouvelles citadelles qui s’affichent sous le slogan de la modernité. Il n’en est pas d’expression plus achevée que l’indépendance des banques centrales, cette fiction entretenue dont la justification officielle repose sur la méfiance des dirigeants élus. Et que l’on prétend élargir, afin d’imposer dans le domaine économique de nouveaux diktats automatiques.

Enfouis dans les bilans des banques, les actifs sont toxiques, comme le sont les radio-éléments qui par contre s’échappent parfois malencontreusement des réacteurs. Présentées comme indispensables, les industries nucléaire et financière font la démonstration qu’elles présentent de nombreuses facettes néfastes au sein desquelles il est désormais crucial et urgent d’opérer un tri sans concession. En l’état, leurs bienfaits reposent sur des prises de risques – incontrôlés malgré toutes les fausses assurances – que nous n’avons tout simplement pas les moyens de prendre.

Décidément, il n’est pas outré d’affirmer le capitalisme à l’agonie.

PS: les dernières nouvelles de Fukushima sont toujours ici

138 réponses sur “L'actualité de la crise : COMPARAISON DONNE PARFOIS RAISON, par François Leclerc”

  1. @ François

    Je vous tire mon chapeau pour l’aisance avec laquelle vous avez transposé votre rigueur d’analyse, sans céder au catastrophisme, de la finance au nucléaire. Un grand bravo !

  2. Et bien sûr l’autre point commun entre ces deux événements qui en annoncent bien d’autres est la crise énergétique mondiale qui est criante depuis 6 ans et qui ne fera que s’amplifier.

    A ce propos, la question à se poser est celle du lien entre Fukushima et Deep Water Horizon. Ou comment le fait de raboter les coûts en prolongeant la durée de vie et le fait de vouloir repousser l’exploitation aux limites du gérables montre à quel point notre situation est désespérée en matière d’approvisionnement en énergie.

    Dans un monde Post Peak (lisez en décroissance) il y aura de plus en plus d’événements du type ; pollution nucléaire, fuites de pétrole en mer sur terre, pollution des sols (sables bitumineux), pollutions des nappes phréatiques (gaz de schistes) … pour ne pas parler des forêts qui n’ont d’avenir que dans les livres d’enfants … C’est pas jojo à défaut de devenir des êtres lumière.

    1. En fait, toutes les discussions échouent dans le « comment ? »

      Comment produire, technique ceci, technique cela, tel ou tel nouveau machin.

      Mais la question qui devrait arriver avant, et qui n’est jamais posée, « Pourquoi ? »

      Sommes nous capables de passer de la fascination dans les moyens, à un embryon de réflexion en terme d’objectif.

      1. Pourquoi? Excellente question.

        Dès que l’objectif avoué du travail sera de libérer du temps et de l’énergie pour plus de sexe, de fêtes, de musique, de jeu, de rien, de connaissances…
        je recommence à travailler!

      2. Pourquoi courir après l’inatteignable ?
        Pour tomber de plus haut ?

        Pourquoi s’engluer dans des voies sans issue ?
        Pour perdre la face ?

        Pourquoi aller contre sa propre nature ?
        Pour souffrir davantage ?

        Pourquoi toujours plus d’illusions ?
        Pour se perdre ?

      3. @Pipas. Je vote pour mais à propos du « ne rien faire », il faut reconnaître que c’est une des choses les plus dures qui soit au monde. J’ai entendu un lama dire qu’il pouvait passer un journée entière assis dans son fauteuil à regarder une pomme sur une table. La contemplation sublime et parfaite qui se suffit à elle-même. Bon, on a peut-être pas besoin d’aller aussi loin. Il y a de la marge.

      4. Pourquoi ? Parce qu’on en a ENVIE.

        Tenons le désir à distance et fini les violences mimétiques (lire René Girard, version de poche à 10 balles de « Achever Clausewitz », avec une postface qui permet de comprendre le bouquin !).

        Le désir est source de souffrance. L’humanité deviendra bouddhiste ou fera un grand bond en arrière !

        Oups… La Birmanie, Ceylan, l’Indochine, c’est pas des bouddhistes, par hasard ?… Réflexion faite, j’hésite.

      5. pourquoi l’exploitation des uns par les autres est le seul modèle des civilisations?
        passer à la synergie des capacités de chacun serait bien plus profitable pour tous
        vivre nous engage a voir ce qu’il s’en suit de nos actions
        vivre nous engage a dépasser notre point de vue d’individu

        les guerre sont toujours mauvaises
        le profit d’autrui apporte toujours du négatif tôt ou tard
        nous le savons tous
        hurler à l’utopie devant le changement n’empêche pas le monde de changer

        la crise c’est l’interminable intervalle entre la mort des anciennes idées et la naissance des nouvelles
        un jour un véritable amour existera entre les êtres humains
        et plus personne ne se gaussera en entendant ce genre de phrases
        ce sera normal
        et nous le savons déjà tous, aussi.

        en attendant on ramasse costaud !

    2. Bonsoir à tous

      « A ce propos, la question à se poser est celle du lien entre Fukushima et Deep Water Horizon. Ou comment le fait de raboter les coûts en prolongeant la durée de vie et le fait de vouloir repousser l’exploitation aux limites du gérables montre à quel point notre situation est désespérée en matière d’approvisionnement en énergie. »

      Concernant le nucléaire, c’est d’autant plus grave que cette technologie est génocidaire. Il est un point de détail qui est systématiquement passé sous silence quand on parle des effets des éruptions solaires, on évoque la destruction des circuits électriques par surtension mais bizarrement ceux des centrales nucléaires: silence radio. Tout le monde aura bien compris maintenant que le talon d’achille des centales n’est pas le réacteur en lui même mais son système de refroidissement qui est totalement dépendant de l’électricité, commande et motorisation. En cas de très forte éruption solaire dont la probabilité est loin d’etre nulle, cela aura le même effet qu’une arme IEM et les circuits de nos centrales seront grillés, même ceux de secours. Pour ne parler que de la France, nous nous retrouverons avec 58 réacteurs totalement hors de contrôle. Echec et mat.

      Concernant Deep Water Horizon, le feuilleton n’est pas terminé, il semble que la poussière qui a été mise sous le tapis reface surface. Allez sur- nature alerte-, l’info dune gigantesque nappe de pétrole au large de la Louisiane est tombée hiers.

  3. Je ne suis pas d’accord avec cet amalgame qui ne me parait pas adéquat. Paul Jorion se trompe en assimilant l’inondation de liquidités des banques et celle du réacteur par de l’eau, ce n’était pas un faux remède, dans l’urgence après le Tsunami et la perte des alimentations électriques c’est le seul remède, MAINTENIR le refroidissement par tous les moyens , la suite l’a bien montré. Il faut regarder les photos de l’état de la centrale fournies par « Digital Gobe » pour se rendre compte de l’ampleur des dégats. Que proposeriez vous, vous et Paul Jorion comme intervention ? A part de pas construire la centrale là ou elle est….
    D’autre part, l’interpénétration privée Etat est valable pour le Japon, mais en France , au départ du programme nucléaire, EDF et CEA était 100% Etat, même si les ingénieurs des grands corps qui géraient ces deux organismes faisaient partie de la noblesse d’état analysée par Bourdieu.
    Et puis « les actifs toxiques » et les « radioélément », on galège….

    1. Kerema, tout le monde est d’accord pour dire que dans un cas comme dans l’autre, l’inondation était le seul remède possible à l’instant T.
      Le parallèle évident et valide, c’est le modèle de sous-estimation des risques : même cause, même conséquence, même sauvetage.

    2. Remarquez-le, en parlant des circonstances de la naissance du nucléaire Français, vous ne me donnez pas vraiment tort !

      Quand aux mots et aux expressions, actifs toxiques par exemple, ils ont toujours un sens qui ne superpose pas nécessairement avec ce qu’ils identifient. Les associations de sens en ont un à leur tour ! L’herméneutique est passionnante…

    3. @ kerema 29,

      Avouez que construire des centrales nucléaires sur une des zones les plus sismique du monde (le Japon est situé au point de rencontre de pas moins de 4 plaques) sans en prime penser à l’éventualité de sérieux raz de marée est pour le moins surprenant !

    4. @kerema 29 : je vous comprends fort bien, la comparaison de Paul sur les liquidités peut paraître spécieuse. Perso, je ne la trouve pas très catholique, mais c’est une image forte qui « interpelle » comme on dit. Ce qui la justifie, et lui donne tout son intérêt, c’est que TEPCO a été obligé d’en arriver à la solution de l’arrosage, c’est-à-dire qu’il a été acculé et mis au pied du mur, poussé dans un cul-de-sac par les lois de la nature. Et l’on constate que les banques sont aussi dans un cul-de-sac : stopper l’injection de liquidités déclencherait une réaction en chaîne, et le cœur du système se mettrait à fondre.

      Vous pensez sans doute qu’il n’y a là que jeux de mots sans importance. C’est vrai d’une certaine manière, mais ils sont hautement significatifs. Le mot « toxique », par exemple, n’a fait son apparition dans la finance qu’en septembre 2008, avant on disait pourri. Si l’on s’interroge sur ce changement, l’on constate que la pourriture fait partie de la vie, c’est normal, ça se met dans les poubelles, et les poubelles ça se garde dans un coin : on en reste séparé autant que faire se peut. L’emploi de toxique dénote une prise de conscience car, pour qu’un produit soit toxique, il faut l’ingérer, ou du moins être à son contact : on n’en est plus séparé, on ne peut pas s’en débarrasser comme du contenu d’une poubelle qu’on va rejeter dans un coin.

      Ces réflexions permettent d’anticiper. Par exemple, aujourd’hui on ne parle que de risques. J’ouvre mon dico et je lis : »Danger éventuel plus ou moins prévisible. ==> danger, hasard, péril. » Bon, ben quand on ne parlera plus de risques mais de dangers, de périls et de hasard, ça voudra dire qu’une nouvelle catastrophe s’est produite, et qu’on a enfin pris conscience de qqchose…

    5. @kerema 29

      Vous ne démontrez rien.

      A l’instar de ceux qui voudraient nous dire comment penser, vous tentez fébrilement de nous convaincre que l’évidence est réductrice.

      Aussi pour nous « aider » à comprendre vous invoquez la rhétorique du « seul remède », c’est-à-dire le seul que vous soyez en mesure de concevoir, arguant que les faits corroborent votre dialectique.

      Mais quels faits ? Que la centrale n’a pas explosé ? Qu’il y a moins de radiations que si cela avait été le cas ?

      Une dépêche de l’agence Reuters (aujourd’hui 12:41) me laisse à penser qu’il serait raisonnable de douter.

      Je ne supporte plus ceux qui, comme vous, veulent me convaincre que ce qui procède de leur volonté de ne pas envisager d’autres hypothèses soit considéré comme la preuve de leur clairvoyance alors qu’il ne s’agit que de déni.

      1. @Aporie: Il se trouve que quand on connait un peu les mécanismes des accidents graves, voire si on connait un peu de physique, le seul remède est effectivement celui-là: l’eau. J’avoue que je ne comprends pas pourquoi vous vous énervez sur ce point-là alors que kerema ne fait qu’énoncer une réalité physique toute simple: l’eau évacue la chaleur.

        Rien à ajouter à l’eau, si ce n’est du bore, rien à retrancher.

        Il y a sans aucun doute possible moins de radiation que si on avait pas injecté. Il doit y avoir 10 fois la masse de combustible de Cernobyl. Or une bonne partie du combustible reste (certes pour l’instant !) intègre, et « en place », le risque étant qu’il fonde et perce le sol du réacteur.

        Ce qui n’arrivera pas si on continue à mettre de l’eau.

      2. @Reiichido

        […] kerema ne fait qu’énoncer une réalité physique toute simple: l’eau évacue la chaleur.

        Et où s’écoulent-t-elles ces eaux usées radioactives ?

      3. @Aporie
        Pour les réacteurs et la plupart des piscines, l’eau ne s’écoule pas, elle remplit la cuve et elle est vaporisée petit à petit comme une bouillote. La vapeur ne devient pas radioactive.
        Dans la piscine pour combustibles usagés qui a été endommagée, il est possible que de l’eau s’écoule, et qu’elle soit chargée en éléments radioactifs. Mais le but étant de limiter les rejets, il vaut mieux une eau chargée en radioactivité qu’un coeur en fusion contenant toutes les cochoneries du monde.

        @VB
        Oui, il faudra continuer à mettre de l’eau longtemps (plusieurs mois). Mais la décroissance de la puissance est presque exponentielle. Bientôt, un filet d’eau suffira à refroidir, et ensuite la convection naturelle de l’air pourra être suffisante.

        L’importance de l’effet dont vous parlez vis-à-vis de l’extraction de la chaleur dépend moins de la température que du flux de chaleur à extraire. La température conditionne l’apparition du phénomène de caléfaction, mais le flux à extraire conditionne sa durée.
        On est pas dans ce cadre-là pour deux raisons: le flux à extraire est faible, et la température des assemblages point trop haute.

      4. @ Reiichido

        Bel effort pédagogique, merci.

        Pourtant la réalité est différente.

        «La théorie, c’est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c’est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne… et personne ne sait pourquoi !»
        [ Albert Einstein ]

      5. @ Aporie

        2 choses:

        1) Je ne vois pas où j’ai dit que l’eau n’allait pas être contaminée. Relisez bien mes phrases:

        « Dans la piscine pour combustibles usagés qui a été endommagée, il est possible que de l’eau s’écoule, et qu’elle soit chargée en éléments radioactifs. Mais le but étant de limiter les rejets, il vaut mieux une eau chargée en radioactivité qu’un cœur en fusion contenant toutes les cochonneries du monde. »

        En quoi ces deux phrases vous paraissent-elles incompatibles avec la présence d’Iode et de Césium dans l’eau ? Quelle partie de mon message a pu vous faire penser que j’affirmais qu’il n’y aurait pas de contamination du tout ?

        2) La présence de ces deux radioéléments est surtout due aux dégagements qui ont eu lieu pendant tout l’accident. Ces radioéléments très volatils s’accumulent dans l’air et l’atmosphère, et ils sont lessivés quand il pleut (ou bien ils se déposent naturellement). Suite aux récentes précipitations, ils se retrouvent donc dans la mer. A Cernobyl par exemple, l’Iode et le Césium ont causé de gros problèmes sanitaires, alors que l’on a pas arrosé le coeur fondu.

        Pour résumer, je ne dis pas que l’accident s’est bien passé, que pas de rejets, que la population peut dormir tranquille blablabla mais je dis juste ceci: que l’injection d’eau n’est pas un « faux remède », c’est l’unique remède à apporter à l’heure actuelle.

      6. @ Reiichido

        Au temps pour moi.

        Je n’avais pas compris que vous vouliez dire que le remède est moins pire que le mal.

        Désolé.

        Et quelle est votre opinion concernant l’enfouissement ?

      7. @Aporie

        Pas de mal, j’ai moi même pensé que vous faisiez semblant de ne pas comprendre pour me rentrer dedans, c’est internet qui rend paranoïque !

        L’enfouissement des déchets ultimes ? Gros problème du nucléaire ! C’est la solution qui est pour l’instant la « moins pire » mais qui est loin d’être bonne ! (D’où la réversibilité imposée par l’ASN qui fait passer le coût d’un hypotétique projet de 15 milliards à 35 milliards d’euros…)

        Ceci dit il faut remettre en perspective, en un an on produit moins de 0,01 kg de déchets nucléaires de haute activité par Français contre 300 kg de déchets industriels spéciaux, soit 30000 fois plus. Ces déchets sont des solvants, des hydrocarbures, des métaux lourd (issus des batteries par exemple) potentiellement cancérigènes et à durée de vie infinie. Savez-vous comment ils sont traités ?

      8. @ Reiichido

        […] j’ai moi même pensé que vous faisiez semblant de ne pas comprendre pour me rentrer dedans

        Mon père, ingénieur de formation, disait que les diplômes attestaient d’un certain niveau de connaissance dans un domaine particulier et permettaient de faire des erreurs avec une extrême compétence. Il constatait aussi qu’ils étaient souvent un prétexte à élargir le spectre des erreurs à des domaines totalement inconnus avec une assurance que d’aucuns pouvaient considérer comme de l’arrogance alors qu’il ne s’agit que d’ignorance.

        Pour lui, les ingénieurs sont la caution technique et morale de la cupidité dont le progrès n’est que le prétexte.

        J’ai donc une réelle défiance à l’égard de ceux qui justifient pourquoi un accident consécutif à des choix de risques déterminés à des fins de profit et de profit uniquement est la conséquence de mes choix.

        Je n’ai pas pu prendre part à ces enjeux en étant volontairement ostracisé par ceux qui favorisent des intérêts politiques, technologiques, financiers, industriels, et suis directement mis en danger.

        Et ça voyez-vous Reiichido ça me rend vindicatif.

        Je n’ai rien contre vous personnellement, je ne vous connais pas, mais le fait que vous travaillez pour cette industrie me fait douter de votre objectivité. Certes vos explications techniques sont claires et argumentées mais elles contribuent, à mon sens, à justifier ce que je considère comme une agression.

        Une question de béotien : Vous dites

        La vapeur ne devient pas radioactive.

        alors pourquoi ne pas vaporiser les déchets nucléaires ?

        A votre question

        Ces déchets sont des solvants, des hydrocarbures, des métaux lourd (issus des batteries par exemple) potentiellement cancérigènes et à durée de vie infinie. Savez-vous comment ils sont traités ?

        ma réponse est non, je n’en sais rien. Mais quelque chose me dit que mon ignorance, elle, est bien traitée…

        Merci de votre réponse.

      9. L’extrapolation de notre champs de compétence à un domaine inconnu est dans les gènes de l’humain.

        Mais vous remarquerez que sur les points que j’évoque en vous répondant, je ne justifie pas « l’agression », c’est à dire l’utilisation de l’énergie nucléaire. Je fais la différence entre les points techniques que je connais et les opinions que j’ai sur le nucléaire (qui certes transparaît un peu quand je parle des déchets…). Et je comprends tout à fait que vous soyez méfiant à mon égard: on ne peut hélas pas faire de différence entre des gens parlant de bonne foi ou de mauvaise foi.

        La vapeur d’eau ne devient pas radioactive (pour être précis à 100%, elle s’active peu). Ce sont certains éléments qui sont très radioactifs, comme l’iode, qui vont se solubiliser dans l’eau. Quand l’eau s’évapore, elle laisse derrière elle les éléments qui ont été dissous (comme le calcaire ou le sel par exemple). Vous voyez le problème: vaporiser les déchets ne change pas les éléments qui sont contenus dedans, et qui restent radioactifs. En fait, on accroîtrait leur dispersion.

        Pour les déchets toxiques industriels, je ne sais pas non plus. Ma question n’était pas un piège. Pourquoi on ne s’en préoccupe pas ?

    1. On en reste sans voix…..à croire qu’il a été financé par l’industrie des cycles combinés au gaz..

  4. On peut regarder du côté de l´industrie agro-alimentaire avec pour mémoire l´excellent reportage de Marie-Monique Robin Le monde selon Monsanto.
    elle a récidivé avec Notre poison quotidien.
    Si elle continue comme cela, elle ne va pas tarder à se faire traiter de sale communiste, la barde en moins…
    Pour information, la commission d´enquête parlementaire française sur le scandale du Mediator a envoyé une délégation à la FDA pour apprendre de leurs pratiques. Pas la peine d´y aller, vous n´y apprendrez rien allant dans le bon sens.

    Demain soir sur Arte un Théma sur l´eau avec le reportage Marchands d´eau.

    Fraternellement.

  5. Comme point « commun » entre ces deux dérives , il y a surtout une PRIVATISATION de fonctions qui devraient etre régalienne et non influencées par le « marché » puisqu’elles interessent la sécurité/stabilité du système .

    1. C’est marrant, je suis en train de lire le Nous n’avons jamais été modernes de Bruno Latour (sous-titre : essai d’anthropologie symétrique).

      Il point des études des années 1980 sur Hobbes et Boyle juste à la « bifurcation » : Boyle est en train de créer le « laboratoire » où la nature reprend forme sous le regarde de témoins humain, Hobbes a donné les ficelles essentielles, dans le Leviathan, de la version triste du contrat social (représentation du peuple par un chef…), mais ils s’empalent encore dans des textes négligés, Boyle s’avisant de refaire du social, et Hobbes disant ce qu’on doit penser du vide.

      Ces points d’intersections du politique et du technique ne nous ont jamais quitté, mais le nombre de gens qui y ont pensé n’a pas été bien grand comparativement aux penseurs des deux côtés pris séparément (le labo, le socio).

      Une analyse sous l’abord du risque induit par la technique, depuis Boyle jusqu’au confus « principe de précaution », ca être tentant, … il y aurait du beau travail à faire…

      1. Castoriadis a dit pas mal de trucs pertinents là dessus et sur le fait qu’il n’ y a pas progres mais changement d’outil (peut etre discutable sur certains points ).

  6. L’analogie peut-être étendue à deux autres domaines:

    L’industrie pharmaceutique: les autorités de contrôle en proie à de graves conflits d’intérêts maintiennent le secret nécessaire à la brevetabilité de remèdes relevant hélas davantage de poisons.
    En dernière date nous avions le séisme du médiator.
    Qui n’est que la partie émergée de l’iceberg.

    L’industrie agro-alimentaire:: eh bien, à peu de choses près, idem.
    En dernière date nous avions la catastrophe de la vache folle.
    L’arbre qui cache la forêt.

    Et peut-être l’analogie doit-elle s’étendre à un troisième domaine: l’information, par essence précipitée et catastrophiste.
    En temps médiatique, Fukushima c’est déjà du passé! La crise financière? Un mythe.
    Dans une énième constitution, la séparation des pouvoirs devrait faire une place au pouvoir médiatique. Hélas la tendance est déjà à la confusion entre législatif, exécutif et judiciaire.

    Alors après vérification de la bonne santé économique de nos démocraties, que reste-t-il au peuple?
    a) la peur
    b) la capacité expiatoire d’un débat spectaculaire censé représenter son pouvoir
    c) les troubles musculosquelettiques
    d) les cancers

    Plusieurs réponses sont possibles.

    1. entierement d’accord sur l’extension de l’analogie aux domaines medical et agro alimentaire

      1. Une généralisation, de l’industrie de la collecte du sang, en passant
        par la loi sur les dispositions tendant à « éthiquer » les députés,
        l’amiante, les dispositifs anti-feux dans le batiment, l’industrie du tabac,
        les grandes affaires immobilières, etc… :
        Tous les textes, dont les principes sont de haute tenue, organisent
        les conflits d’intérêts et la corruption. Ils les rendent inéluctables.

        L’opinion a la mémoire courte, mais depuis 30 ans , la liste des scandales,
        parfois graves, est interminables.
        Tous les contrats importants de vente de navires de combat ont mis
        en cause la corruption du personnel politique du moment, par rétro-
        commissions. ( Distinguons soigneusement la corruption locale
        de la corruption interne. )

        C’est une spécialité française…

      1. Ah! Mais le complexe militaro-industriel, c’est celui qui domine tous les autres, il est à part celui-là!

        Je reprends sur l’industrie médiatique: n’est-elle pas destinée, pour survivre, à sans cesse produire des nouvelles fraîches; à un arrosage de l’intelligence collective superficiel et permanent pour éteindre toute connaissance fatalement critique?

  7. Et les militaires, vous les oubliez bien vite Monsieur Leclerc.
    Ils sont omniprésents dans le nucléaire, du haut en bas de l’échelle.

    Ce sont eux qui balancent des bombes à Uranium appauvri sur l’Irak. Ce sont eux qui sous pretexte de défense nationale fabriquent des bombes sales pour nos générations futures.
    C’est à cause d’eux qu’areva se refuse à communiquer sur le mox combustible au plutonium, qui est entrain de polluer le japon.
    Ce sont eux qui une fois à la retraite font visiter les centrales nucléaires.

    Les militaires se recyclent dans le nucléaire de la même manière que les ingénieurs d’areva recyclent le plutonium et les déchets. Et sarkozy c’est leur grand chef !

    1. L’armée fait partie de l’appareil d’Etat, que je sache … Mais il est vrai que son indéniable apport au secteur nucléaire mérite d’être rappelé  !

      1. Plus qu’un apport : sa nature même. Le nucléaire a d’abord été militaire, secret compris. Passé ensuite dans le civil en conservant cette culture du secret. Tellement plus simple …

    2. Vous devriez revoir un peu vos préjugés sauf sur un point. Il est vrai que les ingénieurs militaires formés par l’école de Cherbourg ont « vocation », après un certain temps, à se reconvertir dans la filière nucléaire civile ou étatique.
      Pour le reste, « les militaires » ont une position très mitigée sur le nucléaire. L’armement nucléaire s’est fait et continue à se faire au détriment des forces « classiques » pour les trois armées qu’il contraint à moins de moyens et moins d’effectifs. C’est une décision du pouvoir politique d’un état républicain à laquelle ils ne peuvent qu’obéir, le petit doigt sur la couture du pantalon. Le « prestige » et la responsabilité qu’ils peuvent en tirer sont certainement peu propices au panache qu’ils sont venus chercher dans « l’institution ».
      Il est un fait qu’une bombe nucléaire (ou non d’ailleurs) n’est pas un objet aux effets particulièrement propres.
      Un petit point technique: aucune bombe nucléaire n’a été utilisée en Irak: vous confondez avec les obus flèches tirés par des chars et constitués d’uranium « appauvri » parce que son rapport masse/volume en optimise l’effet cinétique (perçage de blindage à haute vitesse et à température suffisamment élevée pour faire exploser les munitions transportées à l’intérieur).

      1.  » Les munitions à l’uranium appauvri font partie des polluants suspectés d’être responsables des décès et pathologies diagnostiquées parmi les vétérans des guerre du golfe et des balkans (…) et parmi les populations ayant survécu aux bombardements »

        L’opacité reste la règle et le maître mot pour la gestion des accidents nucléaires et des problèmes insolubles liés à la gestion des dechets radioactifs.

        L’etat français s’efforce de fourguer des subtances radioactives dont il ne sait que faire dans les biens de consommation et les matériaux de construction !, de même que dans le mox, combustible utilisé dans le réacteur 3 de fukushima.

        C’est une grave aberration et en aucun cas un progrès.
        Dans un rayon de 100 km autour de la centrale de Fukushima, la population Japonaise est déjà et va être gravement contaminée à cause de la productivté à outrance.

        Le consumérisme et la fuite en avant capitaliste sont dénoncés avec beaucoup de justesse et de pugnacité par Messieurs Paul Jorion et François Leclerc,
        L’industrie militaro nucléaire et la gabegie du capitalisme bancaire me semblent participer d’une même bêtise insigne et malfaisante.

      2. AMFPGN Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire

        « Pour plus de vérité sur les armes à uranium dans le Cher 10/10/2010
        ….
        Les constats de départ : Une résolution du parlement européen de 2008 invitant à un moratoire sur la fabrication, le test et stockage d’armes à uranium appauvri ainsi qu’à la mise en oeuvre d’analyses épidemiologiques et environnementales, qui n’est pas mise en oeuvre.
        L’absence de communication quant aux études réalisées sur notre département où sont implantées les activités militaires et notamment les essais à ciel ouvert d’arme à UA depuis les années 70, le stockage d’armement …
        Le poids du secret défense qui se fait au détriment de l’information des habitants, qui peuvent être impactés sur le plan sanitaire par ces activités
        ….. »
        http://amfpgn.org/site/pour-plus-de-verite-sur-les-armes-a-uranium-dans-le-cher/

      3.  » I. LES MATIÈRES > LA CHAÎNE URANIUM – PLUTONIUM > Fabrication d’Armements Nucleaires

        Les essais nucléaires qui déclenchaient des réactions en chaîne ont eu lieu en Algérie et en Polynésie. Ces essais ne rentrent pas dans le cadre de ce livre (pour plus de détails voir Barrillot 96). Mais des essais appelés « tirs froids » ont déjà été et sont encore effectués en France–au Polygone de Moronvilliers (Marne), au Cesta et à Valduc–aussi bien qu’en Polynésie.

        La Dam définit ces tirs froids en disant qu’ils ont  » pour but de vérifier le comportement des différents composants de l’engin nucléaire, à l’exception de la matière fissile, soit simultanément, soit séparément. » La matière fissile d’un engin nucléaire est  » simulée par un métal inerte  » [DAM ii.79]. « Inerte » signifie que la matière ne peut pas enclencher une réaction en chaîne, mais qu’elle peut être radioactive. L’uranium appauvri et le plutonium font partie des matières utilisées.
        A Valduc, on fabrique les sous-ensembles nucléaires en série, et au Ripault on assemble les explosifs classiques. Cependant, le CEA sous-traite la fabrication des composants d’armes à diverses sociétés. Pour donner un exemple, sa filiale Cogéma produit les matières nucléaires, et une autre filiale, la Sodern, développe et produit des générateurs de neutrons dans ses installations de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).

        Le montage des têtes entières a lieu aujourd’hui à l’Ile Longue (Finistère), mais il a été effectué antérieurement au Ripault, au Cesta, sur le plateau d’Albion (Vaucluse) et sur un site militaire dans l’enceinte du centre CEA de Valduc.

        Paradoxalement, une catégorie d’armes « classiques » est fabriquée avec une « matière nucléaire ». L’uranium appauvri est devenu une matière utilisée pour les blindages de chars et des projectiles.

        La principale propriété de l’uranium appauvri qui attire les concepteurs d’armements est sa densité extrême, égale à trois fois celle de l’acier. De plus, les projectiles en uranium appauvri mélangé avec un peu de titane offrent une résistance minimale à l’air. Ils ont un excellent pouvoir de pénétration des blindages et, en les pénétrant, prennent feu tout en relâchant une fumée constituée d’un aérosol de particules d’oxydes, en général inférieures à cinq microns. Entre 10 % et 60 % de l’uranium d’un projectile sont dispersés sous cette forme [Damo iv-vi.94; LeMoD iv.95].

        En France, la Cerca à Bonneuil et à Romans a joué un rôle important dans le développement de ces armements. Au début des années 90, la Cogéma et notamment l’usine d’Annecy de la Sicn (filiale à 100 % de Cogéma) ont repris ce travail dans le domaine de l’uranium appauvri.

        On trouve, parmi les autres établissements ayant fabriqué ou ayant participé à la fabrication d’armements à l’uranium appauvri, deux établissements appartenant à la Délégation Générale pour l’Armement : l’Etablissement technique de Bourges (Cher) et le Centre d’études de Gramat (Lot); mais aussi l’établissement de Salbris (Loir-et-Cher) de Giat Industries [Damo no. 4 98].  »

        source
        France Nucléaire, matières et sites, Mary Byrd Davis
        lien
        http://www.francenuc.org/fr_chn/fabrication_nuc_f.htm

      4. « L’Irlande traîne de nouveau le Royaume-Uni devant un tribunal international et critique les risques injustifiés liés au fonctionnement de l’usine de Sellafield. WISE-Paris, le 12 juin 2003

        En 2001, l’Irlande décidait de poursuivre le Royaume-Uni devant le Tribunal International du Droit de la Mer (ITLOS) dans le cadre de l’autorisation de démarrage d’une nouvelle usine de fabrication de MOX, SMP (Sellafield MOX Plant). L’Irlande n’était alors pas parvenue à faire arrêter le projet, mais le Tribunal avait demandé au Royaume-Uni de « coopérer » et de « procéder sans retard à des consultations dans le but d’échanger des informations supplémentaires concernant les conséquences possibles, pour la mer d’Irlande, de la mise en service de l’usine MOX », (2) la mer d’Irlande étant d’ores et déjà considérée comme une des plus radioactivement polluées du monde.

        En réponse à la non-coopération du Royaume-Uni et son refus de transmettre des informations sensibles concernant l’usine de fabrication de MOX, l’Irlande déposait une nouvelle plainte, cette fois devant la CPA.
        ….  »
        http://www.wise-paris.org/index_f.html

      5. Je signale à Cécile que Tabarly avait pu équipper l’un des Pen Duicks d’une quille en uranium appauvri, donc radioactif, ce qui ne présente pas de risques écologiques tant que le bateau est à l’eau, la forme du bulbe était conçue pour ne pas rayonner vers le bateau. Il est probable que il avait obtenu cette dérogation en tant qu’officier de marine .Les américains qui utilisaient des obus en uranium appauvri en Irak et pendant la guerre du golf ont eu des militaires irradiés à force de manipuler ces projectiles.

        Il existe encore ou a existé un cargo des armements privés Française » Armements Dreyfuss » fonctionnant avec une propulsion nucléaire.

      6. Cécile, ces démêlés juridiques Irlande-RU montrent bien l’impuissance du droit face au fait accompli. Pas encourageant du tout. Boulet pour les uns, arme dérisoire pour les autres, le droit est toujours à la traîne. Ah si, il devient subitement flambeau quand les démocraties veulent intervenir sans en avoir le droit.

      7. émissions sur l’uranium appauvri

        « 90 minutes »
        Une émission du magazine 90 minutes sur Canal + consacrée aux munitions à l’uranium appauvri largement utilisées sur le champ de bataille durant la guerre du Golfe.
        en RealVidéo 21 kb

        « Armes nouvelles, population en danger »
        Un reportage de 80 minutes résenté par Elise Lucet pour « Pièces à conviction »
        en RealVideo 33 kb

        liens RealVidéos, proposés en fin de page sur
        http://www.dissident-media.org/infonucleaire/avigolfe.html

  8. Una analogie ne prouve rien, mais peut servir à éclairer réciproquement chacun des domaines comparés.

    Une différence : à force d’arroser les réacteurs et piscines, on peut finir par limiter les dégâts : les combustibles refroidissent dans les coeurs, même si ça prend des semaines, et on finira par arrêter les canons à eau. .

    Je n’ai pas l’impression que des semaines d’arrosage financier auraient le même effet.

    Côté solutions, quel serait l’équivalent nucléaire de l’interdiction des paris sur les fluctuations de prix (ce qui ne veut pas dire « interdire la finance ») ?

    1. Bien sur que le rapprochement entre les injections de liquidités financières et les aspersions d’eau peut paraître artificiel.

      Mais il ne l’est pas car, encore une fois, ce qui est en cause est la réalité commune que ces deux opérations sous-tendent, c’est à dire d’être des expédients, des moyens de fortune utilisés faute de mieux.

      La question est de savoir s’ils les arrosages vont pouvoir être poursuivis ad eternam. En raison des risques d’élévation du niveau de radioactivité résultant des fumées successivement constatées sur les réacteurs n°3 et 2, ils sont actuellement interrompus.

      Cette élévation provient également des « dégazages » de l’opérateur ainsi que de fuites dont l’origine n’est pas décelée. A force de monter, le niveau de radioactivité pourrait rendre nécessaire l’évacuation du site. La pluie qui tombe actuellement ne fait que concentrer sur le site les radio-éléments qui s’en échappent.

      1. « des expédients, des moyens de fortune utilisés faute de mieux » : et ce, dans un contexte qui se prétend hautement rationnel ne l’oublions pas, au point de rejeter dans l’anathème les explications et solutions qui ne vont pas dans son sens.

      2. Regrouper les 2 opérations dans le tiroir “expédients” nous avance-t-il vraiment ? J’en doute.

        Avez-vous (ou quelqu’un d’autre) une réponse à mes 2 derniers § ?

      3. @Herrmiss
        pour les arrosages financiers galégez-vous?
        depuis mars 2009, la FED arrose sans discontinuer avec TARP, QE1 QE2 sans compter l’occulte de ses prêts réels aux banques qu’elle est contrainte de révéler suite au rejet ajd de son appel à ce sujet….. à la louche c’est 4 milliards de dollars quotidien, louche à affiner avec les chiffres réels dès publication… les indices ont fait +100%, les prix des Matières Premières ont explosé, etc.. alors que les fondamentaux US (immobilier, emploi) ont empiré…..

      4. Crapaud Rouge dit : « dans un contexte qui se prétend hautement rationnel ne l’oublions pas »

        Aucune société ne peut vivre sans se donner une représentation d’elle-même. Cette représentation fait partie des significations imaginaires sociales corrélatives à son institution. Or, contrairement à toutes les sociétés précédentes, la société capitaliste ne se donne pas d’elle-même une représentation mythique ou religieuse ; elle veut s’en donner une représentation rationaliste, qui soit en même temps sa « justification ». L’idéologie capitaliste est rationaliste : elle invoque le savoir, la compétence, la scientificité, etc. Le pseudo-« rationel » est la pièce centrale de l’imaginaire de cette société. Et cela vaut aussi pour l’idéologie marxiste, devenue religion laïque d’État. Je dis bien rationaliste, non pas rationelle. Elle prétend à une rationalité vide et suspendue en l’air, et que toute sa réalité contredit. Là encore, nous avons quelque chose d’historiquement nouveau. Dans aucune autre société on ne constate cette antinomie entre le système de représentations que la société se donne d’elle-même, et sa réalité effective. La réalité d’une société archaïque, esclavagiste, ou féodale, est conforme à son système de représentations d’elle-même. Mais la société moderne vit sur un système de représentations qui pose la rationalité comme à la fois la fin et le moyen universel de la vie sociale — et qui est démenti par chacun de ses actes. Elle prétend être rationelle — et produit massivement ce qui est irrationalité de son point de vue même.

        Cornelius Castoriadis, S’il est possible de créer une nouvelle forme de société (1977) in Une société à la dérive, Points Seuil

  9. Par ailleurs les tentatives faites pour gagner du temps n’évitent pas que ce qui a déjà fui et ce qui continue de le faire pollue
    La santé publique est déjà concernée !

  10. Le meilleur parallèle, si on en cherche un, c’est tout de même les « tests de résistance » demandés pour les installations nucléaires européennes! On croit rêver……

    Quand on voit ce qui s’est passé pour les « stress test » sur les banques, l’espoir demeure…ou pas!

    JB

    1. Le fait est que, puisqu’on ne peut pas secouer un réacteur ni mettre en faillite une banque « pour voir », on va rester dans les 2 cas dans le virtuel, ou dans la modélisation.

      Pour les réacteurs, on commence par un désaccord entre pays européen sur les règles à appliquer. La routine, quoi…

    1. J’ai entendu ça ce matin à la radio.
      D’après France Info, il semble que ce procédé soit légal,
      à condition de n’être pas rétribué !…
      Le seul tort de ces eurodéputés n’est donc pas d’avoir proposé des amendements, mais d’avoir reçu de l’argent en échange… Que du bonheur…

      1. Je ne vois pas où est le scandale dans le fait qu’ils proposent des amendements. N’est-ce pas le but même d’un représentant ? Vous pensez que les organisations (ONG et autres) se gènent pour demander des amendements ?

        Le scandale à mes yeux c’est la rétribution, qui brise l’égalité existant entre une firme et une association de citoyen, qui devraient tout deux avoir voix au chapitre !

      2. @ Reiichido,

        Le scandale est dans l’accès simplifiés des lobbies au législateur et dans leur formidable puissance financière mise au seul service d’intérêts particuliers (il devient simple pour eux de convaincre du bien fondé de leurs démarches).
        Le scandale est encore dans la frénésie législative que les lobbies engendrent et entretiennent.
        Le scandale est encore dans la conception d’un législateur professionnel, qui siège une grande partie de l’année et qui doit produire des textes pour justifier son statut, sa rémunération et ses privilèges.
        Une assemblée parlementaire doit (ou plutôt devrait) être un lieu de débat public et non un lieu ou l’on entérine des débats privés ; elle devrait également être un lieu où la présence est obligatoire, comme à l’école, sanctionnée par le renvoi des absents récidivants. Il faut voir dans quelles conditions ont été, sont et seront votés des textes importants : entre 4 yeux à des heures impossibles en périodes de vacances, dans un texte ou amendement noyé au milieu de nulle part.

        Légiférer doit être un travail sérieux de gens qui prennent leur temps, qui réfléchissent après avoir entendu tous les intérêts concernés et qui laissent passer du temps avant que de rédiger un texte prévu pour durer. Nul besoin de milles textes par mois : il devrait y avoir des lumières rouges qui s’allument et renvoient le légisteur chez lui au delà de plus de 10 textes votés par ans.

        Voir là bas pour plus de détails : http://www.pauljorion.com/blog/?p=22353#comment-160922

      3. le lobbying est une horreur, qui, pour une fois, n’est pas issue de notre archaïque Pays, ni d’Europe …cela n’entre pas dans nos structures mentales, anthropologiques, fondatrices …
        et, quand nous voyons les résultats actuels, nous voyons que nous n’avons pas tort !

        le lobbying est entré au Parlement français sous le sous-vers-rien, lui même aux ordres, aligné aux moeurs US : nous pouvons voir le grabuge !
        depuis 2007, un nombre de lois saucissonnées (on ne comprend le résultat final, et toute la non-démocratie que cela engendre, qu’une fois que l’on voit l’ensemble, le puzzle au complet),
        les parlementaires, qui devraient être les Représentants du Peuple, plongés sous un véritable bombardement de textes à amender ou ratifier à toute allure, de préférence pour les lois les plus sournoises, la nuit, ou à la veille des vacances, soit les deux en même temps …On n’a jamais vu autant d’erreurs de vote ( le malheureux député – de la majorité, dans l’ensemble – se « trompant » de touche : reste de fond d’honnêteté, révolte de l’inconscient ? sommé de revoter jusqu’à ce qu’il ait voté dans le droite ligne du parti !
        ) …
        une émotion, pas de réflexion : une loi ! du grand n’importe quoi !
        C’est ainsi qu’une société du contrôle est mise en place.

        ainsi fonctionne l’UE !
        le mélange des genres est redoutable …
        Je pense chaque jour un peu plus qu’il va falloir commencer par déclarer les lois votées
        sous « qui nous savons » nulles et non advenues …et mettre en place une stricte séparation des pouvoirs, pour ce faire : une assemblée constituante, et une presse composée de journalistes indépendants ( = plus de collusion, d’invitations salonardes, de petits voyages dans avions privés : cf le pannel de « journalistes » invités – et trouvant cela normal pour leur indépendance d’esprit !- dans jet privé pour visiter usine de beau l’or rée. et ainsi de suite..)

        puis des liens transversaux des populations d’un Pays à l’autre.
        Le mélange des genres, le flou, l’opacité et le gigantisme ne conduisant qu’à la catastrophe.

  11. je vous cite

    Enfouis dans les bilans des banques, les actifs sont toxiques, comme le sont les radio-éléments qui par contre s’échappent parfois malencontreusement des réacteurs. Présentées comme indispensables, les industries nucléaire et financière font la démonstration qu’elles présentent de nombreuses facettes néfastes au sein desquelles il est désormais crucial et urgent d’opérer un tri sans concession. En l’état, leurs bienfaits reposent sur des prises de risques – incontrôlés malgré toutes les fausses assurances – que nous n’avons tout simplement pas les moyens de prendre.

    Décidément, il n’est pas outré d’affirmer le capitalisme à l’agonie.

    Croyez vous VRAIMENT que le capitalisme est à l’agonie ??
    C’est pas les gents??
    Le Capitalisme Vampire se porte bien et c’est intox de dire qu’il vas mal.
    Même les esclaves remboursent des dettes créées ?
    Jamais dans l’histoire une communauté restreinte tient autant de pouvoir (argent)et vous dites que le Capitalisme est à l’agonie???
    amicalement

      1. Le capitalisme va bien, pour certains.

        Le capitalisme va mal, pour beaucoup.

        Qu’il crève, pour le bien de tous!

      2. le capitalisme c’est pas les GENTS ,alors qu’il va bien ou mal de toute façon c’est jamais qu’une maladie..dont ils sont immunisés,Pas nous..
        la contamination est visible .

      3. Le capitalisme, my name is Bond(lien financier, un trésor de bonté),un verre de Champagne millésimé dans la main gauche et un flingue dans la main droite et au milieu un grand sourire.

      4. C’est le capital déconnecté de toute réalité qui va mal, à savoir le capital virtuel associé à la bulle hydrocarbures qui ne devait jamais cesser de gonfler. Le capitalisme quant à lui semble aller très bien. Sinon pourquoi se précipiteraient-ils tous sur le tangible (à défaut de virtuel crédible) ?

      5. Croyez vous VRAIMENT que la bourse va bien ??
        Croyez vous VRAIMENT que la centrale nucléaire va bien ??
        Croyez vous VRAIMENT que votre site va bien ??
        Pour ma part HUMAINE, je me porte bien, merci Paul. 🙂

      6. Voila Mr Jorion

        L’argent permet de s’émanciper des contraintes ..
        Ce système,bien huiler avec les Courroyes la ou elles sont utiles est au point,il bénéficie de la technologie et des plus brillants chercheurs .
        Croire que comme dis Mr Jorion « Croyez vous VRAIMENT que le capitalisme va bien ?? »
        OUI et de mieux en mieux avec les élus qui collaborent à la suppression des liens sociaux ,de l’enseignement de la bêtise etc.
        Bientôt,sans travail nous aurons droit aux tickets de rationnements et au vote électronique.
        Le Capitalisme au service d’une minorité nous fait valser .
        On achète des gents au Parlement Européen (les lobies,j’ai le lien)
        Bref ,à moins d’être aveugle,sourd et muet je persiste et dis que le CAPITALISME vas BIEN et que quand il vas mal il vas encore MIEUX puisqu’il se ressource sur notre misère..
        Je suis pas dans le besoin mais on m’appelle le mouton noir dans ma famille (j’men fou)

  12. – De quoi avez-vous peur?
    – De l’Irréel intact dans le réel dévasté.

    (René Char)

  13. @ François :
    « Souvent exercice formel, cette même démocratie est proscrite dans ces nouvelles citadelles qui s’affichent sous le slogan de la modernité. »
    Tiens, c’est marrant, quand c’est vous qui le dites, vous avez le droit et Les pieds dans le plat ne trouve rien à y redire.
    Votre côté ‘technique’, très certainement …

    1. François, fichtre, vous écrivez sacrément bien.
      (D’ailleurs il y a une qualité littéraire certaine sur ce blog).

      La collusion des pouvoirs politiques avec les lobbys est d’une telle évidence….et aussi d’une telle tristesse, finalement. Mais peut-il en être autrement ? Je veux dire, le même système avec des hommes politiques forts et intègres, est-ce que ça ne suffirait pas ?

      Le parallèle vaut pour l’aspect « dernière possibilité », après, évidemment, il n’y a pas d’intérêt d’essayer d’aller beaucoup plus loin. L’arrosage remplace une fonction existante, elle est un autre moyen d’une fonction prévue, l’injection de liquidités massives est par contre exceptionnelle ( à ce que je comprends).

      1. « hommes politiques forts et intègres » :
        J’ai peur de comprendre …

        L’injection de liquidité massive est au contraire ‘naturelle’ car elle vient pallier la déficience constatée, une fonction (banques centrales) venant à remplacer une fonction défaillante.
        Mais tout comme l’arrosage nucléaire, elle ne peut guère que pallier aux déficiences du système : elle permet de gagner du temps, en évitant l’explosion (ou plutôt, l’implosion) du dit système.
        Mais arroser de liquidités un système qui n’est plus solvable est illogique et c’est somme toute comme pisser dans un réacteur nucléaire éventré : prendre le risque de se faire irradier soit-même.

      2. @François :
        Tiens, je n’y avais pas pensé à ça : injecter des liquidités dans un système irradié, c’est prendre le risque d’être irradié soit-même …
        D’où le retrait des banques centrales.
        Logique.

        Mais pendant ce ‘temps’ d’arrosage, le système continue à diffuser ses radiations.
        Et que ce soit le nucléaire ou le système financier, les ‘vents’ sont mondiaux.
        On en prend conscience.
        Que l’on veuille ou non, du nucléaire ou de la finance.

  14. Souhaitons que l’agonie du capitalisme ne ressemble pas à celle du Papy dans le film « Le Viager » ou à la « liquidation » du site de Fukushima parce-que, là, on va en baver.

    Tiens, à ce propos, les japonais EXIGENT le retour des secouristes français à Sendai.

    Curieux monde.

    1. « Tiens, à ce propos, les japonais EXIGENT le retour des secouristes français à Sendai. »

      Les japonais ont entièrement raison d’exiger le retour des secouristes français à Sendai où se trouve la danger. Les japonais mettent ces « faux culs » au pied du mur. Des courageux fonctionnaires ne voulant pas risquer leur vie, vu qu’en France un soldat (même du feu) n’est pas payé pour mourir sottement pour la gloire. On est pas mort pour Danzig. Vous croyez qu’on va mourir pour Sendai ? Les » 7 samouraï « n’est pas un film français !
      http://www.youtube.com/watch?v=sv5YlZspb30&feature=related

      Dans le même ordre d’idée: Ce prof de Frisco (Caliente Fornicar), qui a publié dans ce blog un article enflammé à la gloire de la révolution égyptienne, encourageant les autres pays du coin à suivre cet exemple glorieux, pourquoi n’est pas physiquement en Libye à soutenir les rebelles (on ne dit plus révolutionnaires au passage ?) au lieu de rester bien à l’abri dans son université ?
      On ne le redira jamais assez: les intellos doivent aller aux champs ou au charbon la première partie de leur vie, et ensuite ils pourront s’exprimer !

      1. On ne le redira jamais assez: les intellos doivent aller aux champs ou au charbon la première partie de leur vie, et ensuite ils pourront s’exprimer !

        Attention vous faites l’apologie des kmers rouges…. BHL lui vous a anticipé et a été en Libye… Peut-être à cause de ses origines politiques pro-chinoises

      2. K Abouli @
        C’est pourtant ce que j’ai fait dès 14 ans et que je sache je n’ai pas pour commencer les yeux bridés ni aveuglés par une endoctrinement. Et mon humanisme se comparera aussi bien si ce n’est mieux au votre si vous daignez faire une évaluation.
        Quand à ceux qui « pontifient »….. tant mieux pour eux !

      3. J’étais ironique mon cher Albin l’exemple que je citais de BHL en est la preuve c’est un homme qui se vante sans arrêt de ses voyages intempestifs ….. il n’y a pourtant aucune gloire d’ avoir été contraint d’aller travailler à quatorze ans, ni surtout d’en faire un argument à toute épreuve… surtout sur le blog d’un intellectuel comme Monsieur Jorion qui, jeune,n’a pas été à l’usine que je sache. Pourquoi d’ailleurs n’allez vous pas, vous mêmes, vous indigner dans un blog d’ouvrier?….
        Quant au fait d’aller rejoindre les égyptiens, là n’est pas la question du tout et d’ailleurs qui l’a soulevée sinon des gens voulant « culpabiliser d’autre. La question est de se battre contre le mensonge qui entoure leurs luttes dans notre propre pays . Il faut laisser aux heureux egyptiens la gloire et la satisfaction de leur lutte qui est certainement unique et incomparable. Laissons, pour l’instant, le désir d’interventions extérieures au bloc occidental… à Sarkozy et Obama. Le monde n’a pas besoin d’être secouru à tout bout de champ? C’est du moins ce que mon humanisme me force à penser

  15. J’attends toujours dans ces colonnes une mise en cause nette et franche de la politique menée par le gouvernement actuel et non pas une position qui ménage la chèvre let le chou. On ne peut pas dire que le président actuel a sauvé la planète et ignorer qu’il voulait introduire les subprimes en France. Qui est en train de raboter jusqu’au trognon le service public ? Soyons clairs. Soyons clairs aussi en disant que la maître actuel du fmi ne fera pas mieux ni Marine d’ailleurs. Or ce sont les trois seuls choix que nous proposent les sondages à longueur de semaine et bientôt d’année. Elle est belle la démocratie qui suit les sondages commandés par les journaux appartenant aux groupes industriels et financiers ! Pas de demi-mesure avec ces gens là. Il faut renverser ce système, apurer la dette et que les banquiers pleurent dans leurs mouchoirs de soie !

    1. L’IMPORTANCE des élections présidentielles françaises est soulignée par moi dans chacun de mes billets. Les SUBPRIMES furent un pas en avant pour l’humanité. L’HONORABILITE de la chèvre et du chou sont égales et incontestables. Suis-je enfin clair ?

      Renversez le système, apurez la dette et faites pleurer les banquiers, nous vous demanderons un « billet invité » pour que vous nous fassiez part de vos impressions.

      Plus sérieusement : « Le démocratie EST belle », mais quelque chose dans votre style me fait penser que vous n’êtes pas l’un de ses amis sincères… un petit je ne sais quoi.

      1. Quelle invitation Paul !!!!
        Moi,non plus je ne suis pas un ami sincère de ce monde là ni même un ennemi sincère, je ne vous suis pas et en même temps je vous suis. Le crime parfait appelé TINA, çà intéresse tout le monde et personne.La perfection du crime repose sur le fait qu’il a déjà été accompli- perfectum.
        @daissu
        ne le soyez pas, il n’y a rien à attendre de ce blog où d’autres si ce n’est d’y trouver des contactes. Cette société est anonyme notoirement, un miroir aux alouettes où seule l’image est reconnu.

      2. à égalité et désintégration,

        Les blogs ne sont dans leur essence que des clubs de rencontre ou des miroirs pour vérifier la qualité du maquillage.
        Cela se vérifie tous les jours.

    2. Elle est belle la démocratie qui suit les sondages commandés par les journaux appartenant aux groupes industriels et financiers

      Très belle formule ..Les bourgeois commerçants en zigouillant les rois, fallait bien imaginer une autre sorte de souverain …! Et .Cornegidoulle…Nous avons donc hérité de 45 millions de souverains… c’est ça la démocratie…. 45 millions de rois. Le résultat fut une belle cacophonie qui permit de satisfaire popu qui vit ainsi réaliser ses rêves petit bourgeois… devenir roi.Le démocrate c’est UBU-ROI-.S’admirant lui-meme, il libère la phynance .Merdre

  16. On comprends bien l’idée derrière cette comparaison. Mais dès qu’on pousse un peu le raisonnement, je lis beaucoup de contorsions intellectuelles. On est plus proche de la propagande que des raisonnements étayés auxquels ce blog nous habitue.

    1. @Albéric de la Bastide:

      et pourtant…les points communs sont également flagrants. J’ai eu une réaction similaire à la vôtre au début, en me disant qu’on ne mélange pas les choux et les carottes… Mais j’ai repensé également à cette brisure chaque jour plus grande dans la modernité, à cet effondrement de cette vitre (culturelle) qui séparait proprement nature et culture, matière et politique.
      Je repensais notamment à B. Latour :

      « Le monde est constitué d’objets hybrides proliférant sans cesse et n’appartenant plus exclusivement au monde scientifique ou technique. Ils se présentent au contraire comme participant à la fois du politique, du culturel ou de l’économique. Il en va de même du pouvoir qui ne se joue plus seulement par des hommes politiques, mais aussi par des industriels, des scientifiques, des techniciens, etc.

      Or le discours critique sur la modernité ne permet pas de rendre compte de la nature hybride des objets modernes. Au lieu d’associer ces objets entre eux, de respecter leur complexité et leur prolifération en les considérant en réseaux (selon les multiples connexions qu’ils établissent avec d’autres entités), ce discours sépare et oppose technique et nature, inhumanité de la science et humanité des sociétés, savant et politique (c’était la distinction classique de Max Weber), humain et non-humain (la sociologie en est le meilleur exemple). »

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Nous_n%27avons_jamais_%C3%A9t%C3%A9_modernes

      L’article de Wikipedia est une bonne synthèse, je me permets de le citer. Et cela date d’il y a 20 ans. Mais cette séparation, cette « purification » qui parcourt les structures de pensée de la modernité est résistante, et devrait également suggérer que l’Agonie du capitalisme peut durer, durer…et durer bien longtemps, à l’échelle de vie de telles structures.

      Je ne sais pas si c’est sur une telle séparation que vous pensiez les limites de la comparaison établie par F. Leclerc, mais je me suis permis de souligner où ma pensée avait d’abord voulu critiquer l’analogie.

    2. Merci pour la propagande et les contorsions intellectuelles. Vous entendez signifier sur ce mode expéditif, si je comprends bien, votre désaccord argumenté.

      Ce rapprochement dérange, c’est bien pour cela qu’il est à mon sens éclairant. Pourquoi ? parce qu’il permet de mettre en évidence des mécanismes de même nature dans des domaines différents et des circonstances éloignées.

      Il pourrait être une occasion de s’interroger au lieu de si vite le rejeter.

      1. De manière similaire, les principaux responsables déploient un discours omniprésent et auto-justificatif destiné à marginaliser toute interrogation et mise en cause. A la noyer, pourrait-on même dire. A escamoter l’information, dont la circulation est à la source de tout exercice démocratique, mais également à la pervertir en utilisant les médias rabaissés au rang de haut-parleurs.

        Vous me pardonnerez, humble travilleur du nucléaire de donner mon avis. Il peut être partial, mais ce ne sera pas de manière intentionelle.

        A une période, le nucléaire s’est fait dans le plus grand des secrets, dans une optique presque militaire. Les éléments fournis par l’industrie nucléaire étaient alors si peu nombreux que les anti-nucléaires étaient bien forcés d’extrapoler ces données pour a

        il m’a semblé voir une période plus « relax » dans la communication des grands groupes Français, disons de 2006 à 2010 environ: on entrait dans la tour où je travaille comme dans un moulin, je n’avais pas reçu « d’éléments de langage »….

        Or, je pense que les anti-nucléaire on

      2. De manière similaire, les principaux responsables déploient un discours omniprésent et auto-justificatif destiné à marginaliser toute interrogation et mise en cause. A la noyer, pourrait-on même dire. A escamoter l’information, dont la circulation est à la source de tout exercice démocratique, mais également à la pervertir en utilisant les médias rabaissés au rang de haut-parleurs.

        Vous me pardonnerez, humble travailleur du nucléaire de donner mon avis. Il peut être partial, mais ce ne sera pas de manière intentionnelle.

        A une période, le nucléaire s’est fait dans le plus grand des secrets, dans une optique presque militaire. Les éléments fournis par l’industrie nucléaire étaient alors si peu nombreux que les anti-nucléaires étaient bien forcés d’extrapoler ces données pour avoir une idée précise de la situation.

        il m’a semblé voir une période plus “relax” dans la communication des grands groupes Français, disons de 2000 à 2010 environ d’aprés mes collègue: on entrait dans la tour où je travaille comme dans un moulin…Or, je pense que les anti-nucléaires ont continué sur leur lancée, en utilisant le même facteur d’extrapolation. La moindre fuite sans lien avec le nucléaire mais se déroulant sur un site était exposée sur la place publique. Un pauvre malheureux tombant de son échafaudage faisait les titres des journaux: « un mort sur le site de Flamanville ». Je n’ai pas eu l’impression que l’information circulait mal…

        Maintenant, et depuis un ou deux ans, je pense que la communication des groupes s’est alors faite plus policée, plus « professionnelle », et en parallèle j’observe une tendance similaire chez les anti-nucléaires. J’ai d’ailleurs lu un nombre de conneries incalculable, j’ai vu des doigts mouillés en pagaille aussi bien chez les pro-nucléaires que chez les anti-nucléaire !

        Les reproche que je fais aux pro-nucléaires: penser que leurs « opposants » sont systématiquement débiles, et user de liens logiques douteux. Par exemple, un de mes supérieurs me disait récemment: « On utilise le nucléaire pour doper le silicium, les anti-nucléaires ne veulent pas arrêter l’informatique quand même ! » ce qui revient à accumuler une approximation scientifique et un lien logique défaillant.

        Les reproches que je fais aux anti-nucléaires: sensiblement la même chose. Je rajoute tout de même leur paranoïa à l’égard du lobby du nucléaire. Je ne crois pas qu’il existe de lobby, dans le sens d’un groupe de pression agissant dans l’ombre pour pousser les gouvernements à remplacer chaque arbre par une centrale. L’énergie nucléaire a des avantages qui peuvent pousser des gouvernements à l’utiliser. Même la Chine, le pays le plus pragmatique au monde, est en train de mettre sur pied une industrie nucléaire car ils pensent en avoir besoin. L’arbitrage dans un sens ne relève pas forcément d’une pression.

        Il me semble qu’on est dans une situation ou les deux camps sont aveuglés par leur idéologie, et usent de toutes les techniques de communication basées sur l’émotion pour triompher…et j’insiste, les deux « camps » font la même chose, les deux camps pensent que l’autre est le mal incarné en plus d’être lobotomisé, les deux camps utilisent des généralisations infondées et stupides (« lobby des nucléocrates » d’un coté contre « bobo écolos idéalistes » de l’autre).

        En tout cas je dois dire que même travaillant sur un sujet sensible (les accidents graves) je n’ai jamais reçu de consigne ni d’interdiction de me prononcer sur tel ou tel sujet. D’ailleurs, j’ai plus d’une fois décillé mes interlocuteurs sur les risques d’accidents ! Par contre, j’ai reçu ce qui ressemblait bien à des éléments de langage suite à l’accident de Fukushima…

      3. François, je peux comprendre le raisonnement des cartésiens ici présents car, ….il m’a fallu avoir accès au Mandarin et à la pensée Asiatique « globale des choses » pour « concevoir et mettre en évidence des mécanismes de même nature dans des domaines différents » …Ici en Europe, chacun est « spécialiste » de « quelque chose » et a l’incapacité de voir plus loin que le bout de cette « spécialité » qu’il prend pour seule réalité, qu’il connait si bien ( et donc dont il ne perd pas le contrôle ) et donc dont il ne pourrai « se défaire » sans devoir remettre en cause son « être », ce qui fait qu’il est ce qu’il est….faut pas pousser bobonne 😉

      4. Merci Reiichido

        Qu’il n’y ait pas de lobby explicite aujourd’hui, c’est admissible, mais pas si loin de nous,
        l’énergie a été un grand canalisateur d’état dans l’état.
        Je pense notamment au dénommé Enrico Matteiaprès guerre en Italie qui présidé l’ENI d’une façon très peu orthodoxe, et dont on peut penser qu’il se heurta au monopole des « sept sœurs ».
        Voir la version Italienne pour l’histoire bien sûr plus complète.

  17. Comme je vous l’ai déjà suggéré, je vous invite à à préciser qu’il s’agit plus du capitalisme financier dérégulé qui se meurt victime de ses errements. Sa mort est lente parce que les dirigeants politiques n’osent pas en reprendre le contrôle pour le soumettre, le domestiquer. Obama est à leur merci parce que son secrétaire d’Etat au Trésor est à son service commandé en attendant de retrouver un poste grassement rémunéré lorsqu’ il quittera son fauteuil actuel.
    On sait bien que Sarkozy n’est qu’un régulateur, moralisateur en paroles, seulement !
    L’UE n’est qu’une construction bureaucratique ultralibérale au service du capitalisme financier !

  18. – Merci – ( Superbe ).

    Étienne dit : 21 mars 2011 à 17:48

    – De quoi avez-vous peur?
    – De l’Irréel intact dans le réel dévasté.

    (René Char)

  19. Il y a un autre angle d’analyse.
    Du point de vue de la gestion des risques, je vois une analogie entre le développement des produits dérivés et des véhicules de type subprime, et la façon dont l’industrie nucléaire gèrent les risques. Dans les deux cas, l’arrogance des « modélisateurs » et du pouvoir des experts scientifiques a rendu possible une forfaiture. Dans les produits financiers comme dans l’évaluation des risques nucléaires, les scientifiques ont cherché à délayer les risques, à les disperser en quelques sortes, afin de les minimiser en laissant croire qu’ils les avaient quasiment supprimer.
    De la faillite de LTCM à la faillite des règles prudentielles au niveau nucléaire comme au niveau bancaire, j’y vois une même logique de privatisation des bénéfices et de socialisation des risques.
    Dès lors, on est en droit de s’interroger aujourd’hui sur le rôle politique des scientifiques, sur la place des experts comme caution de l’inacceptable d’abord puis comme agent corrupteur ensuite, enfermés qu’ils sont dans leurs propres mensonges.
    La science, le progrès n’ont pas que des vertus, ils ont aussi des vices.
    Comme dit l’autre : Science sans conscience n’est que ruine de l’âme…

  20. Nous pouvons tous aller nous coucher tranquillement, car la bourse de Paris est passée au-dessus de 3900 points rassurée par Fukushima !

    1. J’ai l’impression que rien n’arrêtera plus ces fumistes… Fusion, explosions, champignons atomiques ? Ma main à couper que la bourse continuerait de monter !!! Du reste, nième preuve de sa déconnexion du réel.

  21. Les désaccords européens, comme franco-allemand, au grand jour et concernant l’intervention militaire en Libye, confirment bien la déconfiture de la communauté européenne qui n’est qu’illusion, au même titre que le grand cirque de ses convergences économiques à coups d’annonces pompeuses et qui ne sont que mirages. L’Europe de la défense commune, comme celle du grand vaudeville économique que l’on nous joue depuis 3 ans dans cette grande crise, est bien morte !

  22. Et pourtant nous ne pourrons jamais dire, que de tous ces maux, nous n’avons pas été prévenus.

    1. …pas plus que nous ne pouvons affirmer indéfiniment que « c’est la faute des autres ».
      en d’autres mots:

      Déconfinons notre propre puissance, soyons actif, libérons-nous !

      Demander pourquoi et comment relève de la mauvaise foi.

      1. Ce que je veux dire, c’est que rien de ce qui arrive n’est nouveau.
        Nous avons été prévenus et nous avons aussitôt oublié.
        La question actuelle est de comprendre ce sommeil de la raison.
        Je crois que nous dormons encore.

  23. @ Reiichido

    Il me semble qu’on est dans une situation ou les deux camps sont aveuglés par leur idéologie, et usent de toutes les techniques de communication basées sur l’émotion pour triompher…et j’insiste, les deux « camps » font la même chose, les deux camps pensent que l’autre est le mal incarné en plus d’être lobotomisé, les deux camps utilisent des généralisations infondées et stupides (« lobby des nucléocrates » d’un coté contre « bobo écolos idéalistes » de l’autre).

    Non, on ne peut pas renvoyer dos à dos comme vous le faites nucléocrates et écologistes, fussent-ils même « bobos. »
    L’industrie nucléaire rejette dans l’environnement des produits toxiques, de même qu’elle expose ses travailleurs aux radiations, au péril de leur santé. La communication des écologistes n’a jamais nuit à la santé, celle des nucléocrates, parce qu’elle est partielle, voire mensongère, aboutit à minimiser les problèmes, et donc conduit à ne pas traiter comme il faudrait les risques sanitaires liés à l’industrie nucléaire.

    Le nucléaire à ses méthodes pour présenter une image proprette de son industrie, dont l’une d’elle consiste à maintenir dans la précarité ses salariés les plus exposés à la radioactivité.
    Non, les accidents du travail dans le nucléaire ne se limitent pas aux chutes d’échafaudages et vous le prétendez avec beaucoup de légèreté.

    Annie Thébaud-Mony, sociologue, directrice de recherche honoraire à l’Inserm, spécialiste de la santé au travail a enquêté sur les conditions de travail des travailleurs précaires du nucléaire français. Voici un extrait de son article,Le nucléaire : la catastrophe sanitaire, paru dans Le Monde du 21 mars 2011.


    … Partout dans le monde, à longueur d’année, pour assurer la maintenance des installations nucléaires, des travailleurs, le plus souvent précaires, subissent des conditions de travail et de vie incompatibles avec la dignité humaine. Les maintenir dans l’invisibilité est le moyen choisi par le lobby nucléaire pour sauvegarder l’image, aujourd’hui brisée, d’une industrie sans risques…

    La France n’a pas connu d’accident majeur, mais une contamination radioactive insidieuse s’est installée en continu à partir de différentes sources, à commencer par les déchets miniers de sites désormais fermés. Chaque année, l’Autorité de sûreté nucléaire recense sur le parc nucléaire plusieurs centaines d' »incidents », dont certains s’accompagnent de rejets radioactifs dans l’environnement.

    Des autorisations de rejets radioactifs sont régulièrement octroyées aux différents sites nucléaires, entraînant une pollution radioactive de l’air et des rivières. La gestion des déchets nucléaires et le démantèlement des réacteurs en fin de vie supposent une pollution radioactive chronique, tandis qu’un arrêté ministériel du 5 mai 2009 prévoit la dérogation possible du code de la santé publique pour l’ajout de substances radioactives dans les biens de consommation (www.criirad.org). Il s’agit d’une augmentation lente et pernicieuse du niveau de radioactivité dite « naturelle ».

    Une longue enquête auprès des travailleurs intervenant en sous-traitance de la maintenance des installations nucléaires en France m’a permis d’approcher l’envers de l’industrie nucléaire. Les 58 réacteurs nucléaires français supposent la réalisation annuelle d’arrêt de certains réacteurs pour maintenance. Entre 25 000 et 35 000 travailleurs de la maintenance (robinetiers, décontamineurs, décalorifugeurs, mécaniciens, électriciens, agents de contrôle) interviennent en zones dites « contrôlées » (c’est-à-dire radioactives) pour effectuer les vérifications, réparations, modifications nécessaires au bon fonctionnement des réacteurs et des circuits de refroidissement ….

    1. J’en connais 2 de ses intermittents des centrales nucléaires, sont bien payés mais pas très en forme, le salaire de la peur, sans aucun doute.

    2. La forme des débats tels que celui que j’ai pu voir la semaine dernière et qui a été longuement évoqué sur ce blog puisque que Paul Jorion en était un des participants, est mise au point pour éteindre le feu de la critique, et fonctionne parfaitement.

      1. A propos de la forme de ces débats, et pour faire une comparaison, c’est comme si un livre n’existait que par sa couverture et un résumé de sa quatrième de couverture et que dfférents livres se présenetent ainsi sur la table des librairies.
        Remarquons que cela fonctionne de cette manière pour la majorité des livres qui paraissent…

    3. @Pierre-Yves D.

      La communication des écologistes n’a jamais nuit à la santé,

      Vous en connaissez beaucoup des campagnes de communication sans effets nuisibles aucun ? Au fait, « la nuit où luit la lune ne lui a pas nui », ou comme disait Devos, « Se coucher tard nuit » mais ne lui a pas nui. 😉
      toutsurlachine.blogspot.com/2009/03/pollution-attention-aux-degats.html

    4. @Pierre-yves D.

      Je vais commencer par ce qui m’énerve dans votre message. C’est un point que vous pouvez juger sans importance, mais qui m’use fondamentalement par son caractère répétitif, sur ce forum comme ailleurs (cf supra).

      Non, les accidents du travail dans le nucléaire ne se limitent pas aux chutes d’échafaudages et vous le prétendez avec beaucoup de légèreté.

      Relisons bien ce que j’ai écris.

      « La moindre fuite sans lien avec le nucléaire mais se déroulant sur un site était exposée sur la place publique. Un pauvre malheureux tombant de son échafaudage faisait les titres des journaux: “un mort sur le site de Flamanville”. Je n’ai pas eu l’impression que l’information circulait mal… »

      On voit bien, à la lumière de ce passage, que je voulais mettre en avant le caractère « outrancier » de l’association cognitive des risques courants sur toute installation au risque nucléaire proprement dit. Chaque année, en France, il y a 200 morts par accident du travail dans le BTP. Presque un par jour ouvrable. Tous ont-ils droit à une manchette dans tous les journaux ? Voilà ce que je voulais dire, ni plus ni moins. Une question centrée sur la communication, en somme.

      Comment, par quel artifice de pensée, ou par quelle maladresse de ma part, avez-vous cru lire que je prétendais que tous les accidents du travail liés au nucléaire n’étaient que des chutes d’échafaudages ? Que faut-il que je fasse pour que le sens de mes messages ne soit pas extrapolé à ce qu’on attendrait d’un pro-nucléaire typique idéal ?

      J’ai une supposition. Je constate que quand je réponds à coté de la plaque (ça m’arrive aussi) c’est souvent à cause d’un désaccord avec l’auteur du billet. Dans ces moment-là, je « vois rouge » et la charge émotionnelle me fait passer à coté des arguments stricto-sensu de l’auteur.

      Je milite donc pour l’instauration d’un « DELAI DE GRACE » de 2 ou 3 heures avant de répondre à des messages. Ce délai de grâce aura sans doute comme side-effet de purger efficacement les forums des trolls qui les parcourent (ce n’est pas du tout pour vous viser votre message est par ailleurs tout à fait constructif).

      Ceci dit, revenons-en au fond. Vous dites :

      Non, on ne peut pas renvoyer dos à dos comme vous le faites nucléocrates et écologistes, fussent-ils même “bobos.” La communication des écologistes n’a jamais nuit à la santé, celle des nucléocrates, parce qu’elle est partielle, voire mensongère, aboutit à minimiser les problèmes

      Je ne critique pas les stratégies de communication à la hauteur de leurs effets, je les critique dans leur principe. Ne doutez pas que la communication des écologistes soit aussi partielle, voire mensongère. La lutte a lieu, et c’est pour plus que de l’argent : c’est pour des idées.

      Peu m’importe, comme je l’ai dit dans un précédent message, qu’on utilise des procédés douteux pour la « bonne » cause ou pour la « mauvaise » cause. Ce qui a lieu maintenant, des deux cotés, c’est une espèce de « charge aveugle » déconnectée de la raison, faisant feu de tout bois.

      Quelques principes de ces stratégies :
      •Ne jamais rien concéder, c’est-à-dire reconnaître qu’un champ d’activité du camp opposé a des retombées positives
      •Utiliser des données chiffrées décorrélées de leur champ licite d’utilisation
      •Utiliser des images à fort contenu émotionnel
      •Extrapoler des opinions ridicules à l’ensemble des opposants
      •Si le camp opposé a une victoire politique ou juridique, toujours y voir une « main invisible » mal intentionnée ou corrompue

      Ces stratégies sont très bien adaptées au débat public via les médias actuels. Il suffit de lire « se divertir à en mourir » que je vous conseille fortement, pour constater que le débat public, que la parole publique, est entrainée dans les profondeurs abyssales par ces stratégies « divertissantes ». Elles ont un avantage : elles sont extrêmement efficaces.

      Pour l’article que vous citez, je vais vous dire mon opinion :
      •Pour les travailleurs du nucléaire : c’est tristement vrai.
      •Pour les déchets miniers : vrai, mais pas propre au nucléaire. La moindre fondation que l’on creuse dans certaines régions expose au grand jour des quantités importantes de produits radioactifs. Les carrières également. De même pour les cendres des centrales thermiques. De même pour les mines de tous les produits, le silicium qui sert à faire des panneaux solaires par exemple. OK pour réglementer, bien sûr, mais encore faut-il le faire dans l’égalité, c’est-à-dire ne pas penser que le risque radioactif est inhérent à l’activité nucléaire seule, erreur trop souvent commise !
      •Les autorisations de rejets : vrai, c’est d’ailleurs dans le journal officiel. Mais connaissez-vous les modalités de ces relâchements ? Connaissez-vous le produit relâché ? Quelle radioactivité induite par rapport à la radioactivité naturelle, pour quelle durée ? Savez-vous sa dangerosité ? Ce n’est pas en lisant cet article que vous le saurez, or c’est la principale question car aucune énergie n’est pas polluante (sauf le solaire thermique, si vous avez une piste…). Pour votre information, on rejette principalement du tritium (activité 1000 fois plus importante que l’ensemble des autres produits rejetés), pour une activité moyenne de 150 Bq/L (seuil de potabilité OMS : 10000 Bq/L). Certaines eaux minérales naturelles sont au-dessus de ce seuil…
      •La gestion des déchets nucléaires et le démantèlement des réacteurs : vrai, sans aucun doute !

      @égalité et désintégration

      Moi je connais deux RSAistes qui sont des profiteurs…j’en fais quoi de cette information ?

      1. Je ne savais pas que le RSA çà rendait malade mais il y a bcp de gens pas en forme au RSA, j’en discutais justement avec une conseillère RSAiste, en 1ere ligne, comme elle dit, cet après midi, Revenu de Solidarité d’Alcoolique ???.Vous avez sans doute entendu parler de Windscale rebaptisé Sellafield où les habitants/travailleurs déniaient la relation entre un taux élevé de leucémie et la proximité de la centrale, qui perd gagne où l’inverse.
        Faut il les dénoncer ou le dénoncer ? Je suis fabricant de statistiques et anthropologue, comme Paul, à mes heures perdues et comme je n’ai jamais beaucoup travaillé, je vous laisse imaginer le résultat, les sondages,in vivo, je maitrise en distillant lentement..
        PS je vais vous faire partager une de mes projections pour la présidentielle 2012: Dominique Strotsky président et Ségolène Royal comme 1ere ministresse, the perfect couple remastérisé.

  24. @ Pierre-Yves D.

    La communication des écologistes n’a jamais nuit à la santé,

    Je vous suivrais assez souvent, mais là je tournerais 7 fois ma langue dans la bouche.

    Modulo une société des Lumières –ou équivalente– et non une société du Profit, on peut se poser les questions suivantes (Si vous refusez la prémisse, tout est cuit ) on est amené au questionnement suivant qui reprend en partie celui d’un J de Kervasdoué:

    – Le DDT : il a été arrêté bien avant l’éradication de la malaria dans les N pays concernés. Son remplacement n’a pas été pensé, le produit remplaçant est devenu cher et nonsolvable sous les tropiques, gais ou tristes, donc il n’a plus été produit, et je ne m’hasarde pas à une estimation de surmortalité, mais on est dans le million comme unité. Bien utilisé (en prenant le temps de savoir où l’appliquer, de connaitre le cycle des moustiques,…) on est assez loin du cadre des années 60-70 où il fut banni après des doses appliquées « type 30 glorieuses », les « roaring fifties » (on dit les roaring 20s d’habitude, vous me comprenez je pense) etc.

    – Les OGM : là aussi, on est très loin d’avoir des gens de terrain qui pourraient faire les choses intelligemment. Mais lon ne peut pas ne pas remarquer que c’est déjà l’essentiel des tomates et du soja américain, sans effet sanitaire clair dans une nation où les avocats n’en rate pas une. Là aussi, dire quel OGM, quel culture, quels connaissance scientifique, etc. avant de dire que c’est jouable. Mais il m’est venu au bout du crayon que nous sommes à l’Anthropocène pour des raisons à la fois de « décaissage » intempestif des carbone fossiles, mais aussi par ce que nous sommes quasi l’espèce la plus « lourde » sur Terre : 500 millions de tonnes de barbaque et d’os à faire pousser ou entretenir, avec azote (protéines) et phosphore. Seule concurrence : le krill antarctique qui pourrait atteindre le milliard de tonne.
    Nous sommes donc déjà un peu prométhéens par le seul nombre. Ce qui ne rend pas ridicule d’envisager un usage « optimisé » de la photosynthese, si nous votons bien pour vivre à 10-12 milliards sur cette planète d’ici peu. Je suis le premier à dire que la calculette n’est pas tout et qu’il faut considérer les dimensions sublimantes (à la Stiegler), fuir la mécroissance, mais faut-il pour autant la ranger au placard ?

    Il reste bien des cas « limites » qui vont nous faire bisquer de la sorte, il est bon d’en être conscient. Un peu à la Bruno Latour.

    Par exemple l’homéopathie. On pourra sûrement argumenter des deux côtés (pathologies soignables non soignées, et réciproquement bienfaits là où le vidal ne voit goutte).
    Par exemple la résistance aux antibiotique. Ca c’est une cartouche biochimique dans un revolver qui n’avait qu’un coup ou presque. Les agents antibiotiques sont des modificateurs de toute l’écologie du bactériome y compris maintenant dans les fleuves et les mers. Les biologistes ne savent plus ou trouver des animaux n’abritant que de souches « sauvages » (non résistantes) de Staphylocoque doré, car les résistants sont un peu partout.

    Donc en transposant un peu, la Terre est en instance d’être un grand Fukushima Daiichi, avec quelques coins qui resterons un peu moins touché, des Daini. C’est sûrement triste à dire, mais c’est sur les ingénieurs qu’on vient compter dans ces cas là.

    La question que les écolos devraient se poser n’est donc peut être pas d’être plus naturel, mais de sauver le soldat « ingénieur » pour qu’il serve « là où il est utile », il n’y a pas que l’argent qui soit une ressource.

    Je crois que Reiichido a une intuition à sa façon de ce que je dis autrement. Il est à l’âge où il y croit et je souhaite que ça dure. Mais bien des gens de sa qualité professionnelle n’ont pu échapper à l’injonction contradictoire du patron libéral et du moraliste écolo, les conduisant à rentrer dans leur coquille.
    Disons le encore autrement : laisser cent mille Marlowe s’épanouir, et regardez quand les gens reviendrons dire « ah mais cette ressource là, il faut quand même qu’elle passe là, d’accord en polluant pas trop mais est-ce qu’on peut pas etc… »

    Il faut doter Prométhée du savoir-vivre objectivement intelligent de la multitude (*), pas du savoir-presser-le-citron de l’investisseur. Mais Prométhée ne partira pas loin.

    (*)(Les éxégètes de PSDJ et de sa formalisation aristotélicienne sauront trouver une cause effiiciente ou finale avec option sur la Terre.)

    1. A voir où à revoir, Milou en Mai de Louis Malle 1990. Toujours excellent sur le passage de l’adolescence où son trépassage, selon.

    2. Timotia

      Je serais particulièrement mal placé pour vanter la décroissance tous azimuts ayant moi-même rédigé un billet à ce sujet sur le blog, très critique envers celle-ci. Pour autant je n’identifie pas toute l’écologie politique à la dite décroissance, ni ne pense que toute décroissance est à proscrire.

      Les écologistes sont partagés entre divers courants qui vont du décroissantisme jusqu’à la libéral-écologie à la Cohn Bendit, de Pierre Rabih à Nicolas Hulot en passant par Arthus Bertrand et Cécile Duflot. Si je devais donc caractériser la voie médiane de l’écologie politique française actuelle je dirais que c’est effectivement une décroissance, mais sur certains postes seulement, l’énergie fossile, les matières premières, tandis que sur d’autres postes l’économie devrait se développer, sans pour autant négliger non plus l’extension du domaine non marchand.

      Lorsque je mets dans la balance la communication des écologistes et celle des nucléocrates j’affirme seulement un ordre de priorités et de nuisances. L’urgence, et en cela je suis en total accord avec le billet de François Leclec qui cadre parfaitement le sujet lorsqu’il parle de système oligarchique opaque et centralisé, c’est de faire la critique d’une industrie nucléaire dont les moyens de pression sont sans commune mesure avec ceux dont disposent les écologistes, lesquels n’ont que les opinions publiques pour se faire entendre.

      Vous citez Stiegler, dont je suis également lecteur, comme vous savez. Or s’il est un concept que Stiegler promeut c’est celui qui ne s’applique guère à l’industrie nucléaire, s’agissant en l’occurrence du concept de milieu technique associé. L’industrie nucléaire c’est l’exemple type du milieu technique dissocié. Structurellement, le dispositif qu’elle présente, tout à la fois sur les plans technique, économique, politique, dissocie parties prenantes de cette industrie, c’est à dire ses producteurs, et les consommateurs d’électricité que nous sommes tous.

      Le nucléaire concentre l’énergie, le pouvoir, le savoir, et implique à la base une forte concentration du capital, à ce titre elle est emblématique d’un certain modèle de société, à la fois technocratique et capitaliste.

      On est bien d’accord, une société de lumières et pas une société de profit. Or il me semble que l’industrie nucléaire est précisément liée à la société du profit dont vous ne voulez pas, comme moi.

      S’agissant des OGM et de l’industrie pharmaceutique, un constat semblable peut être fait. Ces industries ont des déterminants économiques tels que les produits qui en sont issus sont fatalement contre-indiqués, fabriqués ou prescrits à mauvais escient. Ils existent souvent (je dirais toujours dans le cas des OGM, vendre des semences stériles faut le faire tout de même !) comme remèdes à des nuisances provoqués par le modèle de société dont ils sont eux-mêmes issus.
      Je ne vise pas la science ni même la recherche appliquées en tant que telles, seulement je pense que l’on ne peut dissocier techniques et société. Les deux aspects doivent être appréhendés ensemble. Alors, oui aux ingénieurs, mais aux ingénieurs qui réfléchissent la technique en posant la question de son efficience en regard de sa finalité. (bien vu le clin d’oeil à PSDJ, auquel je souscris 😉

      1. Belle réponse, Pierre-Yves D. sans doute de quoi faire la profession de foi d’une force politique en gestation, issue d’une intersection Stiegler-XX (remplacer XX par un certain nombre de gens, pas forcément Jorion).

        Juste un point que je corrige quand même pour rappeler que la distance à la technique est grande : les semences stériles ne sont pas du tout une spécificité des OGM. Allez voir à « Hybride F1 » sur wikipedia ou autre. Ce sont des hybrides stériles produits par croisement/sélection, dont les fruits sont choisis pour être « avantageux ». La plupart des tomates (non OGM), je crois, sont des F1, des pays comme Israel livrant les semences, job à haute valeur ajoutée (plusieurs keuros pas kg de semence). l’INRA y consacre évidemment pas mal d’effort.

        C’est sans doute plus « dissociant » qu’associant, ce système des F1, ce n’est pas l’association Kokopelli qui me contredira, mais la stérilité des plants n’est pas, loin de là, une tare introduite par les OGM.

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